Manifeste de Montsouris
Pour la reconnaissance des pratiques d’activités scientifiques et techniques

Aujourd’hui, l’action culturelle scientifique, technique et industrielle se concentre sur les programmes « sciences dans la société » qui visent à permettre à chacun de prendre part aux débats de sociétés posés par les évolutions scientifiques et technologiques et sur une politique de centres territoriaux comme vecteurs de la diffusion.

En parallèle, les pouvoirs publics annoncent leur volonté de diriger leurs efforts dans cette voie, afin d’associer les habitants, au travers des  différents échelons de notre démocratie, aux choix scientifiques et techniques qui les concernent.

Les organisations signataires du présent manifeste, actives sur le terrain depuis plusieurs dizaines d’années, sont elles aussi attachées à la réalisation de cet objectif. Cependant, elles veulent rappeler qu’il ne peut être atteint sans que soit favorisée l’appropriation de méthodes et de raisonnements scientifiques par les non spécialistes. Elles pensent que l’importance accordée aux débats concernant les « sciences dans la société » ne doit pas occulter une autre nécessité, celle de soutenir et multiplier en parallèle les opportunités de pratiques actives de découverte, d’investigation et d’expérimentation.

Sur le champ des activités scientifiques et techniques, nos organisations touchent, chaque année, plus d’un million de jeunes, leur permettant de développer leur curiosité, leurs savoirs et leur esprit critique mais aussi des millions d’adultes et de familles par le biais d’actions de formations, de festivals, de manifestations publiques, de clubs, de débats. S’appuyant sur leurs expertises constamment renouvelées, les signataires témoignent de la richesse de telles pratiques actives, qui permettent de clarifier les opinions, de les formuler et de savoir les confronter à celle des autres tout autant qu’aux phénomènes observables.

Il est illusoire d’espérer un partage plus démocratique des décisions scientifiques et techniques en se contentant de chercher à combler un présumé déficit d’informations des non spécialistes. Il le serait tout autant de vouloir recueillir des opinions citoyennes pertinentes sans favoriser des appropriations de méthodes, de raisonnement et de résolution de problèmes. Il le serait encore de croire que l’action culturelle scientifique et technique ne puisse se résumer qu'à l’accroissement de l’offre et la multiplication des ressources.

Aussi, dans la nouvelle politique gouvernementale de la CST qui se dessine, les mouvements nationaux signataires, également têtes de réseaux territoriaux, demandent :

- que soit affirmée la place singulière des pratiques concrètes d’ateliers, de découverte et de projets expérimentaux dans les programmes de dialogue autour de  « la science dans la société »,
- que soit assurée et recevable leur prise en compte budgétaire en particulier dans les appels à projet nationaux ou territoriaux,
- que les mouvements qui impulsent et développent ces pratiques soient clairement associés à la gouvernance de la CST au niveau national comme aux niveaux des territoires.

Organisations nationales signataires du manifeste de Montsouris, au 18 février 2011 :

Association Française d’Astronomie,
Association Française des Petits Débrouillards,
Fédération nationale des Francas,
CEMEA, Centres d’entrainements aux méthodes d’éducation active,
CIRASTI, mouvement français des exposciences,
La Ligue de l’Enseignement,
Planète Sciences,

 

Si votre organisation souhaite signer ce manifeste, merci d’envoyer un mail à : signature [at] montsouris.org

Adresse de cette page : http://manifeste.montsouris.org

 

Page hébergée au nom des organisations signataires par l'Afa, 17 rue E. Deutch de la Meurthe 75014 Paris